nan pas facile du tout
Donc je suis étudiante. Dans une fac de riches, manifestement, parce que y'a pas un restou à la ronde. Pas un. Le plus proche, ça doit être celui de Jussieu. Je préfère bouffer ma main, tiens. Ou, pour le coup, un sanhouiche.
Mais le sanhouiche me pose problèmes, vois-tu. Pour commencer, il est souvent cher, que c'en est à se demander s'il n'a pas été fait avec de la poudre de diamant dans un pain à la farine de lingot d'or. Nan mais sans déconner, 3,40€ un jambon-beurre ? J'vais jouer les vioques, mais à l'époque, le thon-maïs à la fac coûtait 6francs! On avait une pizza pour 10 francs! Aujourd'hui, pour 1€, ou 1,50€, t'as un vieux cookie, ou tes yeux pour pleurer.
ça fait donc facilement mal au cul, notamment quand, en retirant du fric au distributeur pour acheter ce fameux sanhouiche, tu te rends compte qu'il te reste 5€ sur ton compte.
Heureusement, on a trouvé avec les copines une boulange où les sanhouiches coûtent pour la plupart moins de 3€ (ce qui est déjà beaucoup) (5€ et on est le 4 novembre!!!!).
Ensuite, l'autre problème du sanhouiche, c'est la garniture. Bon, on va partir du principe qu'on ne parlera pas des sanhouiches pas bons, blindés de mayonnaise pour faire oublier la rondelle d'oeuf dur qui se bat en duel avec celle de tomate, ou du fameux jambon-beurre ou plutôt beurre et oh qu'est ce qu'elle fait là cette miette de jambon ?
Non, on ne va parler que du bon sanhouiche. Le truc qui déconne, avec le sanhouiche, c'est que t'as beau faire, tu ne peux pas le manger avec élégance. Ni avec sa copine la classe.
Tu prends un sanhouiche au jambon cru (tellement meilleur que le jambon rose tout fluo) ? A la première bouchée, toute la tranche de jambon s'extirpe de la baguette et s'amuse à faire le cochon pendu sur ton menton (c'est rigolo, cochon, pour du jambon, non ?) (moi non plus, ça me fait pas rire). Si t'es comme moi, un peu gêné, tu plies tout ça pour tout mettre d'un coup dans ta bouche. Et tu meurs étouffé. Mais c'est pas grave parce que de toute façon y'avait plus rien dans ton bout (de pain, eh oh). Note que ça marche aussi avec du saumon fumé.
Si tu te dis que tu vas prendre un sanhouiche au thon parce que ça va, il a pas l'air trop blindé de mayo, il suffit que tu sois un peu trop enthousiaste pour que tout le thon gicle par l'autre côté (cette note est dégoutante) allant ainsi maculer tes shoes, et celles des autres (ou celle des autres si tu bouffes avec l'ADJU amicale des joyeux unijambistes) si tu es étudiante et que tu manges en rond avec tes potes devant la fac. Le pire, c'est qu'il reste suffisamment de thon dans ton pain (pain étant le terme réunionnais pour sanhouiche) (le réunionnais est parfois étrange) (et pénétrant) (fruits de la passion) pour que tu pues allégrement du bec tout le reste de la journée.
Le sanhouiche chaud est aussi très sournois. Tu peux risquer une brûlure au 3ème degré du palais avec les tomates de ton panini. Et une légère réprobation de la personne sur qui tu as balancé le panini en question, ou sur laquelle tu as craché "ouch chest chaud" (parce que c'est chaud, quand même). Tu peux aussi te battre avec les fils de fromage du même panini, et crois-moi, t'auras du mal à avoir le dessus, le fil de fromage étant par nature un gros con (objets inanimés, avez-vous donc une âme ?).
La saucisse du hot-dog aime elle se laisser glisser de la baguette qui la comprime (va falloir que t'arrêtes TOUT de suite de te tripoter) mais là, on revient au problème soulevé par le sanhouiche au jambon cru, je vais pas me répéter non plus.
Tu vois, j'aurais jamais pensé faire une note sur le sanhouiche. J'aurais jamais pensé, d'ailleurs. Mais plus j'en parle, plus je me dis que le sanhouiche, s'il n'est pas le pire ennemi de la femme (et de l'homme! ne l'oublions pas, celui-là) est quand même pas trop mal placé dans le top 50 des PEDLF. Parce qu'au fur et à mesure que j'écris (vu la profondeur de mes notes, tu croyais quand même pas que je les préparais, hein ?), me viennent des exemples de plus en plus nombreux d'expériences malheureuses vécues avec des sanhouiches. Que dire des hamburgers du burger kitchen gourmet, kitchen burger gourmet, enfin, les mots y sont tous, c'est l'ordre que je ne connais pas ? Ils sont tellement gros que tu es obligé de les couper en deux (dans le sens de l'épaisseur) pour pouvoir mordre dedans et que tu te retrouves terriblement frustré avec le camembert d'un côté et la cranberry de l'autre (si tu ne me crois pas va donc voir là).
Que dire du sanhouiche élaboré, bobo, fait dans du pain aux graines, qui te reste dans les dents loooongtemps après l'avoir terminé ?
Hein ?
C'est pas l'horreur, le sanhouiche ?
Bon alors, finalement, on sait qui a été élu président des ztazuni ? Nan parce que j'ai beau écouter la radio, on n'en parle pas du tout, c'est bizarre...