/https%3A%2F%2Fprofilepics.canalblog.com%2Fprofilepics%2F3%2F4%2F348636.jpg)
Accoucher c'est top, et ensuite c'est encore mieux
Ah tu l'attendais, une note comme celle-là, hein ?
Au cas où je ne l'aurais pas précisé plus tôt, 2008 n'est PAS l'année de la classe et du bon goût. De la bite, à la rigueur, du jeu de mot pourrite, si tu veux, mais de la classe, non.
Alors voilà, pour entrer dans le vif du sujet, un jour, en septembre, j'ai accouché (et commencer une phrase par "entrer dans le vif du sujet" pour la finir par "accoucher" qui est carrément l'inverse, je trouve ça fort, quand même). C'est la mode de raconter son accouchement, si, si, crois-moi, c'est la mode, mais moi, les jeans skinny, je m'en fous (et les larges itou) les compensées je m'en bats l'oeil, les it bags je m'assois dessus, tu l'auras compris, la mode je m'en tamponne le coquillard.
Donc je ne vais pas te raconter mon accouchement.
Mais les jours suivants, la semaine que j'ai passée à la maternité.
Déjà, j'avais décidé que je ne voulais aucune visite. En quoi j'ai bien fait, parce que j'ai compté, rien que le personnel de la maternité me remplissait ma journée, je vois franchement pas quand j'aurais pu caser une visite de plus. A 5h30 du matin, on vide la poubelle de la salle de bain. A 6h celle de la chambre. A 8h, petit-dèj. A 9h30, prise de température du nain (qui était plus proche du rôti à l'époque). A 10h, la mienne. A 11h bain du nain. A 11h30 la gouvernante vient te faire choisir ton repas (maternité publique ET de luxe) A 12h repas. A 13h serpillière. A 15h, changement de draps...et comme ça jusqu'à 22h l'heure du passage de l'infirmière de l'équipe de nuit.
Donc, quand la nuit tu appelles une puéricultrice parce que ton bébé n'arrête pas de hurler et qu'elle te répond "ben oui il confond le jour et la nuit, vous avez qu'à vous reposer, la journée" tu as un peu envie de lui arracher les cheveux pour les lui replanter un par un dans le crâne avec un marteau (pas excessive, je te dis). Parce que je veux bien me reposer, la journée, mais quand ?
Ensuite, comme tu le sais sans doute si tu as lu certaines de mes notes, j'allaite. Ben honnêtement, je me décerne une médaille, parce que vu comment j'en ai chié au début, je dois vraiment être maso pour avoir persévéré.
J'ai eu des crevasses. Aux DEUX seins. T'as déjà eu les lèvres gercées ? Et à un moment tu oublies et tu souris à pleine bouche ? Tu vois la douleur ? C'est pire. Parce qu'en plus ton gamin il s'en tape, lui, que tu souffres le martyre à chaque tétée, tu crois pas qu'il va essayer d'espacer, oh non, trop sympa, il réclame 25 fois/jour (jour = 24h).
J'ai tenté de suivre les conseils des sages-femmes (et pour ta culture, une sage-femme homme ne s'appelle pas un sage-homme mais un maïeuticien), tous plus contradictoires les uns que les autres, le seul pour lequel elles étaient unanimes était : garder les seins à l'air le plus possible. Ce que j'ai fait pendant une semaine.
C'est à ce moment-là, d'ailleurs, que je me suis félicitée de ne pas avoir voulu de visite.
Tout l'hôpital a vu mes seins. Je soupçonne même mon exhibitionnisme forcé d'avoir été à l'origine de la fréquence soutenue de passage dans ma chambre. Pourtant y'avait pas de quoi : on aurait vraiment dit que j'avais deux morceaux de steak haché cru au bout des seins, vaguement sanguinolents, pas franchement attirants.
Et je douille, putain. Entre ça et la montée de lait (encore un truc qu'on te cache) j'en venais à me demander ce que j'avais fait dans une vie antérieure pour mériter un tel châtiment (voter ump, sans doute)
Ce que j'ai le plus apprécié, c'est que chaque visiteur y allait de son petit commentaire (un peu comme sur un blog, tiens c'est marrant, ça) (ah non pas vraiment, mais je suis sur mon blog j'écris ce que je veux) (nanméo), y compris le mec qui vidait les poubelles le matin. Tu veux pas tâter aussi, tant que t'y es ?
Le premier jour, une infirmière passe me déposer des médocs, elle me précise la posologie, c'était essentiellement des anti douleurs, enfin je n'y prête pas une attention plus grande que ça, une nuit blanche et un accouchement dans les pattes (mouais...dans les pattes, entre les pattes, disons) ça vous assomme la plus Lucie Aubrac des femmes (mes jeux de mots sont vraiment à chier, je sais pas ce que j'ai aujourd'hui, ça doit être la gueule de bois).
Quand vient le moment de me coucher, enfin de rester couchée, en fait, mais la nuit, je vais dans la salle de bains prendre consciencieusement mes remèdes. Et là je m'aperçois que la salope d'infirmière (ah ce n'était donc pas une légende) ne m'a filé que des suppos, dont certains contre les hémorroïdes.
Que ce soit bien clair, je n'ai pas d'hémorroïdes, juste un peu mal au cul. Mais j'ai accouché, bordel.
Enfin, je suis une patiente sérieuse, et puis je suis une grosse trouillarde et j'ai peur de me faire engueuler si je fais pas ce qu'on me dit, donc je me décide à prendre, enfin, mettre, ces saletés de suppos.
Sauf qu'on était début septembre.
Et que ma chambre était orientée plein sud.
Sans clim.
Il y faisait au bas mot 40°C.
T'as déjà essayé de mettre un suppo qui serait allé au sauna, toi ?
Si tu visualises la scène (ce que, franchement, je ne te souhaite pas) c'était encore mieux : sortir le suppo de son emballage a déjà été sportif, la suite je te l'épargne mais j'ai maudit les suppos.
Des suppos de satan, en fait (dé plou zen plou fort).
J'en ai encore à raconter, mais là, je suis trop fatiguée, et puis avoue que rien qu'avec ça tu te régales ?
Allez, un suppo, et au lit.
suze, nan vraiment, je sais pas ce que j'ai ce soir.
Edit de 12h51 : aujourd'hui à 11h08, quelqu'un est venu ici en tapant "soutif". Et à 12h08 c'est cette-fois quelqu'un qui cherchait un sein (un seul) qui est tombé sur mon blog. J'attends bite avec une impatience que tu peux même pas imaginer...
/https%3A%2F%2Fassets.over-blog.com%2Ft%2Fcedistic%2Fcamera.png)